C’est un album sombre, pessimiste, rempli de vagues froides, effrayant par moments. C’est le cas de le dire, car, comme le nom de l’album l’indique, c’est un album qui prend la peur pour thème et pour source d’inspiration. La peur, ce vieux puits glacial d’où remontent tous les malheurs et toutes les atrocités dont l’humain s’est fait une spécialité au fil des millénaires. Notre époque semble, dans l’optique de l’album, incarner l’heure de gloire de la peur, son apogée. Elle en serait dominée dans tous ses aspects : politique (The New Kings), sentimental (White Papers), social (The Leavers), économique (El Dorado). On ne peut pas dire que l’album est d’une originalité inouïe : la corruption du monde, sa dégénérescence sous l’emprise du capital et de la manipulation, la couardise et le conformisme sont autant des sujets de prédilection des albums rock conceptuels d’inspiration progressive. Pensons à Pink Floyd et à Roger Waters, ou, beaucoup plus récemment, à Arcade Fire. Mar...